... Les critiques épris de comparaisons pourront trouver d’autres interprètes plus intenses, plus
portés au pittoresque flamboyant, plus ceci, plus cela, mais la sobriété de Mario Raskin touche
constamment juste, posant un regard équilibré sur l’ensemble du corpus ; cela ne signifie
nullement qu’il bride la vie ensoleillée de ces pages : écoutez la K.492 si hispanique avec ses
acciaccature, son évocation des ornements vocaux et des effets de guitare du flamenco, ses
cascades ruisselantes de notes libérant les flots d’harmoniques du clavecin ! Ou encore la
seigneuriale K.531 en mi majeur qui, campée sur un vaste ambitus, semble vous faire la
conversation avec esprit mais d’un ton altier. Et quelle espièglerie dans la K.555 qui gambade,
se divertissant à cloche-doigt !
Animé d’un souci de registration et de coloration, Mario Raskin use alternativement de deux
clavecins (on sait de quelle imposante collection d’instruments disposait Scarlatti à la cour de
Maria Barbara) dont le rapprochement ne choque jamais l’oreille ; nous lui avons demandé
d’expliquer son choix : « Mon clavecin Jacques Braux de style franco-flamand se prête
merveilleusement à cette musique parce qu'il chante très joliment dans les aigus ; de surcroît,
la netteté de la définition des attaques permet de mettre en évidence les rythmes et l’évocation
du rasgueado guitaristique, indissociable des danses espagnoles, que l’écriture de Scarlatti a
tenté de retraduire. Le clavecin italien, copie d’un Grimaldi du musée de Nuremberg,
collection Neupert, doit s’avérer très proche des clavecins espagnols d'inspiration italienne
que mentionnent de nombreux textes de l'époque.
Le souci de l’ingénieur du son Francis Rotstein de mêler les deux instruments tout au long du
parcours de ces sonates, au risque de ne pas obtenir un résultat homogène, lui a donné du fil à
retordre. Mais son talent a résolu la difficulté : les deux prises de son ne s'opposent pas, mais
apportent une variété de timbres sans générer un contraste trop flagrant. »
De fait, ces prises de son, fidèles et sans grossissement artificiel, témoignent de qualités
exceptionnelles dans la restitution nuancée des timbres clavecinistiques. Signant des textes
concis, Catherine Michaud-Pradeilles décrit avec une justesse affûtée l’esprit et la palette du
langage harmonique de Scarlatti (cf. livret du vol.2), tandis qu’en préface, Mario Raskin nous
raconte un rêve…
La sélection s’avère si judicieuse et variée, la captation microphonique si précise et naturelle,
que l’on peut, d’un alerte pas, s’engager dans les deux disques à la suite l’un de l’autre sans
craindre une écoute fastidieuse.
Sylviane Falcinelli (à propos du CD Scarlatti Vol.1 et Vol. 2)
www.falcinelli.org - 2015
France... Dans les 14 sonates reprises pour ce disque, Mario Raskin déploie une virtuosité alerte, un jeu totalement maîtrisé. Mais il sait aussi, dans les épisodes plus retenus, plus intériorisés, user d'un "cantabile souple et chantant.
(à propos du CD Scarlatti Vol.1)
Arts & Métiers Mag - octobre 2014
Et revoilà enfin Mario Raskin dans un nouveau disque consacré à un bouquet judicieusement choisi de 14 sonates de Scarlatti. On y retrouve toutes les qualités du claveciniste argentin établi en France depuis de nombreuses années : brillance, inventivité permanente nimbée d'un soupçon de mélancolie, sens du tempo giusto, car ce disciple de Rafael Puyana (qui a travaillé ensuite avec Kenneth Gilbert et Scott Ross) n'est jamais pris en délit d'excès de vitesse. Sa démarche est modérée, toujours musicale et finement ciselée. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul on attend bien sûr la suite de ce Volume 1.
(à propos du CD Scarlatti Vol.1)
François Hudry
Qobuz.com - octobre 2014
Le résultat est foudroyant et Mario Raskin, comme on pouvait le souhaiter est épique, grandiose.
Paul Meunier
Télérama
Concert à deux clavecins à Montréal le 2 mars 2004 avec Catherine Perrin
Le Clavecin éclaté
Brillant !
Le mot résume à lui seul le concert de la série des Idées heureuses sous le thème Le Clavecin éclaté présenté mardi soir salle Redpath de McGill.
Brillant comme les deux clavecins en vedette, brillant comme l'idée des transcriptions audacieuses de tangos de Piazzolla, brillant comme les éclatantes formules de Boutmy... malgré ses limites aussi. Les Idées heureuses avaient présenté l'an dernier Le Clavecin éclaté avec les deux mêmes musiciens, amis et complices, Catherine Perrin et l'Argentin Mario Raskin, dans un programme aux mêmes audaces. L'ayant manqué, je me suis repris, heureux d'avoir assisté à cette prestation, matière à découverte. Première surprise, le claveciniste Mario Raskin. Pas complaisant pour deux sous, allant droit au but, sans mielleuses manières, mais avec un jeu affirmé et plein d'allant.
Seul d'abord, il joue trois pièces du rare Pancrace Royer (XVIIIe siècle français), bien descriptives dont on retiendra l'étonnante La Vertigo, véritable tourbillon ivre accéléré d'un ostinato d'accords plaqués! Déjà, le formalisme du clavecin se fait oublier. D'ailleurs, Raskin excellera dans la vitesse et les effets, plus que dans la légèreté. L'agogique est pour lui un pléonasme.
Rejoint sur scène par Catherine Perrin, on fait le saut au XXe siècle de Piazzolla, dans des transcriptions pour deux clavecins, signées Raskin, de tangos et autres pièces de caractère. La surprise est de taille et le mariage heureux! Tout le nasillard du bandonéon rejoint la brillance métallique des clavecins qui roulent leurs harmonies en choeur, en syncopes, accouplés dans la sonorité lascive et dansante. Holà! Est-ce bien du clavecin! Pas de doute. Jeu perlé, dissonances expressives, nostalgie... tout l'ambitus porte l'esprit, triste ou fougueux! Habile.
Au retour de la pause. On découvre Josse Boutmy (1697-1779), obscur compositeur des Lumières, influencé par François Couperin " qui voulait faire français sans faire Boutmy ".
La musique brille ici de moult effets, parée de mélodies et harmonies inventives sans être pour autant géniales. C'est l'époque. L'écriture est souvent virtuose, et les extraits de la Première suite pour clavecin trouvent Raskin comme tel. Dans sa suite, Boutmy rend aussi hommage à (la) Dandrieux et (la) Forcroy (Forqueray), ce qui en dit long sur ses influences. Une musique de contraste aussi, de la rythmique complexe de la Courante, à la simplicité de L'Agnès (d'Ancourt).
On salue l'initiative de Raskin de ne pas jouer l'intégrale qui fait presque une heure...
Mais la curiosité est piquée et on voudra écouter son disque, une rareté, qu'il vendait à l'entrée.
Guy Marceau
La Presse - Montréal - 4 mars 2004
La pensée de Mario Raskin est particulièrement persuasive et spécialement originale…
(à propos du CD Forqueray)
Michel Laizé
Répertoire - juillet 1994
c’est avant tout sa force de conviction qui émane de l’enregistrement ; son plein et généreux, maîtrise absolue de la progression mélodique, souplesse et sens de l’ornementation précis, complicité de tous les instants avec le style.
(à propos du CD Duphly)
Sophie Rougol
Répertoire - mars 1993
Un toucher aux nuances infinies et une superbe intelligence stylistique...
(à propos du CD Soler)
Denis Morrier
Diapason - septembre 1996
Certains passages du célébrissime Fandango, comme la cadence improvisée du milieu, sont des véritables morceaux d’anthologie, qui démontrent qu’au disque on peut faire de la musique vivante
(à propos du CD Soler)
Michel Laizé
Répertoire - septembre 1996
Longtemps, le fameux fandango fut le monopole de Rafael Puyana, puis vint Scott Ross… aujourd’hui Mario Raskin reprend le flambeau. Ses maîtres furent Rafael Puyana dont il nous rappelle la rigueur implacable, et Scott Ross dont il prolonge le discours d’une miraculeuse limpidité.
(à propos du CD Soler)
Jean Marie Piel
La Nouvelle revue du son - août 1996
Mario Raskin : un magicien du clavier : Son toucher aux nuances infinies, son style sans concession, au seul service de l’œuvre, font de lui un claveciniste hors du commun : il y a un « son » Raskin, une résonance dorée, aérienne même dans le forte, qui n’appartiennent qu’à lui…
A.H.
La Gazette provençale - octobre 2001
Le jeu foisonnant, dynamique, dansant de Raskin et Milani font la conclusion emblématique d’un disque magnifique, à ne pas conseiller qu’aux amateurs de clavecin.
(à propos du CD J.S. Bach)
Serge Grégory
Répertoire - octobre 2000
L’expérience menée par Mario Raskin et Oscar Milani se révèle à particulièrement concluante : en dépit des apparences, le clavecin fournit une réplique parfaitement plausible au lascif bandonéon. Joué aussi adroitement qu’ici, il sait faire écho à la fois au chaloupement sensuel et à la pulsation obsédante de cette musique. Et ce qu’il perd en indécision, en cantabile rêveur, il le gagne en un bondissement qui fait soudain paraître la musique de l’argentin plus proche d’un Scarlatti ou un Soler.
(à propos du CD Piazzolla)
Jacques Emmanuel Fousnaquer
Le Monde de la Musique - mai 1990
Comme Mario Raskin en apporte la démonstration dans ses interprétations à la fois réjouissantes, sensibles et vivantes… les pièces pour clavier de Boutmy réussissent admirablement à faire ce pour quoi elles sont faites : elles divertissent, elles chassent les idées noires, elles font irrésistiblement bouger les pieds et accélèrent le pouls. Elles sont évocatrices entre autres par leurs onomatopées ; elles ne sont pas "profondes", et c’est absolument voulu.
Teri Noel Towe - Goldberg - février 2004
Les plans sonores et les phrasés ont acquis une souplesse, plus encore une évidence, qui dépassent souvent l’anecdote d’un instrument décalé tandis que le langage, personnel, plus investi, et l’équilibre entre la fantaisie de l’articulation et la sensualité des rythmes convainquent davantage…. Forts d’une longue expérience du duo, les musiciens alternent avec bonheur tensions et détentes, et savent davantage s’abandonner â la sentimentalité exacerbée d’une ligne mélodique sans vouloir â tout prix l’animer d’ornements… Une réussite souvent brillante, qui gagne l’esprit des compositions par des pistes originales.
Philippe Ramin
Diapason - juillet 2003
LES MAGICIENS DU TANGO : Oscar Milani et Mario Raskin se comprennent d’un souffle, d’une mimique et, l’un soutenant l’autre ou le précédant, ils conduisent les œuvres vers des finals éblouissants même quand les regrets exprimés dans certaines pièces le disputent à la nostalgie. Dotés de personnalités musicales complémentaires et parfaitement respectueuses l’une de l’autre, ils ont conduit le public à les rappeler par deux fois. Une soirée magique...
Alexandra Chavagnac
La nouvelle république de Tours - 9 août 2004
Buenos Aires - Théâtre Colon : concert du 20 avril 1998
Le concerto pour clavecin en Fa majeur de Joseph Haydn
Función extraordinaria. Teatro Colón.
.../... Un marcado contraste
De pronto el escenario quedó poco poblado. De la gran orquesta se pasó a un conjunto de cámara con un clave como protagonista y toda la gracia del estilo clásico rococó se escuchó por medio de un delicado concierto de Haydn, de los muchos que ha escrito para teclado y orquesta.
Fue una experiencia también valiosa escuchar al argentino Mario Raskin, que desarrolla su carrera en el exterior desde hace varios años, y que ha alcanzado enorme prestigio internacional al punto de estar conceptuado entre los mejores clavecinistas de la actualidad.
Pero aquí se tropezó con el tamaño de la sala y la debilidad de la orquesta para enfrentar con éxito una sonoridad necesariamente íntima, cortesana y precisa. Por un lado, si bien la labor del solista no tuvo fisuras, el sonido fue exiguo. Por otro, el trabajo de preparación de Lano no alcanzó para evitar tantas vacilaciones de los violines -el segundo movimiento un hermoso largo sustentado sobre un acompañamiento sencillo de acordes se llegó a una ejecución deslucida - que transformaron la audición en un momento poco atractivo.
De todos modos, Mario Raskin recibió el cálido aplauso del público, como no debía ser de otro modo tratándose de un especialista en la materia. .../...
Juan Carlos Montero