Padre Antonio Soler – 1

Vol.1 – Fandango et Sonates pour clavecin (1993)
Mario Raskin


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CD PV796061 © 1996 Pierre Vérany

 

  1. R.48 en Do mineur
  2. Fandango
  3. R.117 en Ré mineur
  4. R.104 en Ré mineur
  5. R.77 en Fa Dièse mineur
  6. R.90 en Fa Dièse Majeur
  7. R.20 en Do Dièse mineur
  8. R.21 en Do Dièse mineur
  9. R.88 en Ré bémol Majeur
  10. R.113 en Mi mineur
  11. R.87 en Sol mineur
  12. R.89 en Ré mineur
  13. R.40 en Sol Majeur

 

«Quand j’ai appris qu’Adelaïde De Place avait accepté de rédiger les textes de ces deux disques, je me suis senti soulagé.
Je sais bien pourquoi. La rencontre avec Antonio Soler m’effrayait.
Mes entretiens – parfois rudes, parfois tendres – avec les musiciens du passé ont toujours été suivis d’un grand trouble émotionnel pour le modeste claveiniste du XXe siècle que je suis. J’avais cru avoir fait l’essentiel pour l’éviter.

Peine perdue, le Padre Fray Antonio Soler est venu frapper à la porte de mon imaginaire de lui-même.
Comme si, attendant une visite, il s’étonnait de ne pas me voir arriver.
Pour Duphly, la rencontre s’était produite en plein Paris du XVIIIe, dans l’atelier du facteur de clavecins Henri Hemsch ;
pour Forqueray, dans un lieu et en temps indéterminés.
Alors, imaginez ma surprise de voir Padre Soler installé dans un fauteuil du salon de mon appartement, à Montreuil !
(…)
Le dialogue s’est déroulé en espagnol :
– Padre, j’aurai préféré ne pas vous rencontrer.
– Pourquoi, mon fils ?
– Parce que je ne connais votre musique qu’à travers des copies de votre temps ou plus tardives.
J’aurais donc préféré poser mes questions à vos copistes, plutôt qu’à vous-même.
– Alors, ne parlons pas de musique.
– Et de quoi parlerions-nous donc ?
– Parlons de toi, mon fils.
– De moi ? Mais quel intérêt ? Dans ces disques, le personnage important, c’est vous, et votre musique justement.
– Crois-tu que j’ignore que ma sonate en Fa dièse majeur a pesé dans ta décision de quitter ton pays et les tiens ?
– Oui, c’est vrai. C’est après l’avoir jouée devant ce célèbre claveciniste en tournée en Amérique du Sud
qui m’encouragea à poursuivre mes études à ses côtés,
que je me suis décidé à m’installer à Paris, où il habitait…
Mais il y a si longtemps qu’aujourd’hui cela n’a guère d’importance, et puis c’était ma destinée.

Mario Raskin